La déclaration de Ben Jaâfar de suspendre les travaux de l'ANC sera-t-elle suivie de conséquences de sa part suite aux menaces d'Ennahdha de lui retirer sa confiance et le destituer? Il est intéressant tout d'abord de noter qu'Ennahdha n'accepte pas les voix discordantes. Comme du temps de Ben Ali, même les opposants aux projets et aux positions de ce parti au pouvoir se doivent d'être briefés au préalable et de dire ce qui leur sera dicté. Toute initiative non concertée peut entraîner les pires des réactions. Oh! comme le temps et les anciennes méthodes nous rattrapent!
Concernant la position de Ben Jaâfar, certains la voient salutaire, d'autres y voient une manœuvre pour calmer un peu la rue, tandis que d'autres encore pensent que Ben Jaâfar, après s'être beaucoup éloigné du camp des progressistes, tente dans un dernier sursaut afin de récupérer ce qui est récupérable et sauver un tant soit peu son honneur et celui de son parti totalement disloqué.
Quoi qu'il en soit et peu importe les intentions de Ben Jaâfar, il est indéniable que l'ADN de l'écrasante majorité des membres restants au parti Ettakatol ne peut être que progressiste, et c'est pourquoi tendre une dernière fois la main à Ben Jaâfar, lui trouver une porte de sortie quelque peu honorable, l'aidera à aller au bout de son intention et évitera qu'il fasse marche arrière.
Cette position a souvent adoptée par ses deux ministres Elyes Fakhfakh et Khelil Ezzaouia, qui ont menacé de se retirer du gouvernement suite a l'échec de la troïka 1, et qui demandent aujourd'hui le départ de ce gouvernement sans qu'eux même ne présentent leurs démissions
Aujourd'hui le parti de Ben Jaâfar est le seul garant vis-à-vis de l'occident d'une nouvelle expérience inédite entre progressistes et islamistes.
Or, la pratique a montré que l'alchimie censée donner un produit intéressant s'est transformée en aliénation de la part d'Ettakatol et est devenu l'argumentaire de vente du parti islamiste pour dire qu'il est en train de réussir une expérience, unique en son genre, d'associer islamistes "modérés" et progressistes. Ennahdha a profité de cette alliance pour s'attirer la grâce du mouvement social- démocrate international, ou encore pour recevoir en grandes pompes le Président Hollande, proche de Ben Jaâfar et de son ambassadeur a Paris Adel Fekih.
Sur le terrain, Ennahdha refuse d'écouter les centaines de milliers de voix en Tunisie qui demandent à ce que les choses changent. Le parti s'attaque même de manière des plus virulentes à Ben Jaâfar quand il tente d'écouter la rue un tant soit peut.
Pendant ce temps, Ennahdha met en alerte ses forces violentes, et en particulier celles, supposée proches du parti, des "Ligues de Protection de la Révolution", et appelle à une manifestation pour soutenir le gouvernement. Cette manifestation, Ennahdha l'organiserait d'ailleurs à la manière RCD, avec les moyens de l'Etat mis a la disposition des organisateurs et rétribution des manifestants.
Méthodes RCD, mais efficacité bien en deçà, puisque le RCD, avec ces mêmes moyens, aurait pu rassembler plus d'un million de manifestants. C'est dire que le parti ne possède ni assise populaire suffisante, ni capacité à mobiliser même les plus corruptibles. De toute évidence, il faudrait de ce fait tendre la main à Ben Jaâfar et lui permettre une sortie de cette troïka, qui fait de plus en plus de mal au pays et à une grande majorité de sa population.
Les femmes ont peur pour leurs acquis, qui font la fierté de tout Tunisien équilibré quand il discute avec des étrangers. Les pères de famille, eux, ne cessent de réfléchir à un plan B pour leurs enfants qu'ils ne voudraient pas voire sacrifiés au nom de la religion. Leurs enfants, qu'ils estiment avoir tous les droits à une vie digne et agréable dans leur pays.
Le nom de Abderraouf Ayadi est avancé ici et là pour remplacer Ben Jaâfar. C'est dire combien Ennahdha veut user de la peur pour atteindre ses objectifs. Qu'il en soit ainsi! Qu'Ennahdha fasse ce que bon lui semble et que les progressistes se réunissent tous ensemble sous le même toit des revendications et du combat pour les libertés!
La révolution a été belle. Elle a été confisquée. Il est temps de la recouvrer et nous devons y être tous ensemble.
Concernant la position de Ben Jaâfar, certains la voient salutaire, d'autres y voient une manœuvre pour calmer un peu la rue, tandis que d'autres encore pensent que Ben Jaâfar, après s'être beaucoup éloigné du camp des progressistes, tente dans un dernier sursaut afin de récupérer ce qui est récupérable et sauver un tant soit peu son honneur et celui de son parti totalement disloqué.
Quoi qu'il en soit et peu importe les intentions de Ben Jaâfar, il est indéniable que l'ADN de l'écrasante majorité des membres restants au parti Ettakatol ne peut être que progressiste, et c'est pourquoi tendre une dernière fois la main à Ben Jaâfar, lui trouver une porte de sortie quelque peu honorable, l'aidera à aller au bout de son intention et évitera qu'il fasse marche arrière.
Cette position a souvent adoptée par ses deux ministres Elyes Fakhfakh et Khelil Ezzaouia, qui ont menacé de se retirer du gouvernement suite a l'échec de la troïka 1, et qui demandent aujourd'hui le départ de ce gouvernement sans qu'eux même ne présentent leurs démissions
Aujourd'hui le parti de Ben Jaâfar est le seul garant vis-à-vis de l'occident d'une nouvelle expérience inédite entre progressistes et islamistes.
Or, la pratique a montré que l'alchimie censée donner un produit intéressant s'est transformée en aliénation de la part d'Ettakatol et est devenu l'argumentaire de vente du parti islamiste pour dire qu'il est en train de réussir une expérience, unique en son genre, d'associer islamistes "modérés" et progressistes. Ennahdha a profité de cette alliance pour s'attirer la grâce du mouvement social- démocrate international, ou encore pour recevoir en grandes pompes le Président Hollande, proche de Ben Jaâfar et de son ambassadeur a Paris Adel Fekih.
Sur le terrain, Ennahdha refuse d'écouter les centaines de milliers de voix en Tunisie qui demandent à ce que les choses changent. Le parti s'attaque même de manière des plus virulentes à Ben Jaâfar quand il tente d'écouter la rue un tant soit peut.
Pendant ce temps, Ennahdha met en alerte ses forces violentes, et en particulier celles, supposée proches du parti, des "Ligues de Protection de la Révolution", et appelle à une manifestation pour soutenir le gouvernement. Cette manifestation, Ennahdha l'organiserait d'ailleurs à la manière RCD, avec les moyens de l'Etat mis a la disposition des organisateurs et rétribution des manifestants.
Méthodes RCD, mais efficacité bien en deçà, puisque le RCD, avec ces mêmes moyens, aurait pu rassembler plus d'un million de manifestants. C'est dire que le parti ne possède ni assise populaire suffisante, ni capacité à mobiliser même les plus corruptibles. De toute évidence, il faudrait de ce fait tendre la main à Ben Jaâfar et lui permettre une sortie de cette troïka, qui fait de plus en plus de mal au pays et à une grande majorité de sa population.
Les femmes ont peur pour leurs acquis, qui font la fierté de tout Tunisien équilibré quand il discute avec des étrangers. Les pères de famille, eux, ne cessent de réfléchir à un plan B pour leurs enfants qu'ils ne voudraient pas voire sacrifiés au nom de la religion. Leurs enfants, qu'ils estiment avoir tous les droits à une vie digne et agréable dans leur pays.
Le nom de Abderraouf Ayadi est avancé ici et là pour remplacer Ben Jaâfar. C'est dire combien Ennahdha veut user de la peur pour atteindre ses objectifs. Qu'il en soit ainsi! Qu'Ennahdha fasse ce que bon lui semble et que les progressistes se réunissent tous ensemble sous le même toit des revendications et du combat pour les libertés!
La révolution a été belle. Elle a été confisquée. Il est temps de la recouvrer et nous devons y être tous ensemble.
http://www.huffpostmaghreb.com/karim-barketallah/faut-il-sauver-ben-jaafar_b_3732931.html
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