jeudi 28 mars 2013

Lettre de detresse du frere de Sami FEHRI



"L'acharnement d'un parti, l'acharnement de concurrents, l'incompetence, la haine, la jalousie mais aussi la peur les ont pousse a le mettre en prison et a tout faire pour pas qu'il en sorte" . #free Sami. 


Par Souheil Fehri

Sami Fehri: J + 186, 100 jours de détention illégale

Cette lettre est adressée à tous les Tunisiens, tous ceux qui se préoccupent de l’avenir de leur pays et qui souhaitent que justice soit faite.

Je suis le jeune frère de Sami Fehri, probablement un illustre inconnu pour la plupart d’entre vous.
Aujourd’hui, j’ai décidé de m’exposer et je souhaite profiter de cette triste date d’anniversaire pour faire la lumière sur des faits inconnus du grand public.

L’affaire de mon frère Sami a été délibérément compliquée, truffée de rebondissements incroyables et inconnus des magistrats tunisiens jusqu’aujourd’hui.
Cette affaire est devenue floue aux yeux de l’opinion publique qui a conclu, aujourd’hui à tort, que mon frère a été détenu à cause de sa collaboration avec Belhassen Trabelsi.


Cela fait maintenant 100 jours que mon frère croupit en prison en détention illégale, alors qu’il y a une ordonnance de mise en liberté en sa faveur depuis le 28 octobre 2012. La cour de cassation a donc ordonné la mise en liberté de mon frère, il s’agit de la plus haute juridiction de l’ordre judiciaire du pays qui a tranché, mais ce n’est visiblement pas assez. Ordonnance royalement ignorée par le ministre de la Justice ; fait inédit dans l’histoire de la magistrature tunisienne.

Vous trouverez en pièce jointe tous les documents officiels qui corroborent ma version.

Cette lettre est celle d’un frère, triste mais aussi d’un citoyen révolté par l’injustice.

Sami a peut-être fait des erreurs. Lorsqu’il s’est volontairement rendu à la justice tunisienne, il souhaitait un procès équitable qui lui permette de défendre ses droits et d’exposer toutes les preuves en sa possession, il ne se savait pas qu’il était condamné d’avance.

Combien de fois, lui ai-je conseillé de quitter le pays ou de s’acheter une réputation comme l’ont si bien fait les autres ténors de l’audiovisuel tunisien et les autres hommes d’affaires tout aussi proches du régime de Ben Ali qui sont passés par la blanchisserie islamiste.
Je ne suis pas un révolutionnaire, je suis un frère qui pense avec son cœur et qui angoisse à l’idée que toute une famille reste privée de son principal soutien.

Mon frère Sami est aujourd’hui pris dans une spirale infernale d’abus d’influence, entre les concurrents vénéneux qui souhaitent sa mort médiatique si ce n’est physique et les lobbies politiques qui ne sont bons qu’à exposer leur arrivisme sur Ettounissya pour gagner des miettes de popularité inespérée.

Non, mon frère n’est pas l’homme de Nidaa, ni celui de Béji Caïd Essebsi, bien au contraire, toute cette sordide affaire a commencé sous Bajbouj comme se plaisent à l’appeler affectueusement les gens qui ne connaissent pas sa vraie nature …

Oui, mon frère est aujourd’hui victime de ce lobby (BCE, Tarak Ben Ammar, actionnaire majoritaire de la chaîne Nessma TV). Sami dérange, et les audiences de sa chaîne encore plus …

Mon frère n’a pas voulu, non plus, devenir l’homme d’Ennahdha, mon frère n’a pas participé à la révolution, mais il y a cru, il a cru en la liberté d’expression, il a cru qu’il pouvait réellement exercer son travail d’une manière honnête et sans devenir l’outil de propagande de qui que ce soit.


Et je peux vous assurer que ce ne sont pas les offres de repentir qui ont manqué, Sami aurait pu (dû ? ) les saisir.


Aujourd’hui, force est de constater que plus cette chaîne aura du succès, plus les politiciens s’y bousculeront, moins mon frère a de chances de sortir de prison.

L’explication est claire, Ettounissya et Cactus sont, aujourd’hui, leaders en termes d’audience et de créativité, ses émissions ont un impact réel sur l’opinion publique.

Ses guignols ont tellement dérangé que mon frère s’est retrouvé en prison quelques jours après avoir reçu des menaces à peine cachées de ministres nahdhaouis.


L’affaire de Sami est une affaire politique et non une affaire de justice, mon frère est un prisonnier d’opinion mais son affaire est déguisée en une affaire de corruption et de justice de transition.

Quels éléments à charge peuvent-ils nous fournir aujourd’hui ?

Mon frère est en détention préventive abusive, c’est cela la triste vérité.

Nous vivons dans les faux espoirs et la déception permanente : sortira ne sortira pas, sortira ne sortira pas, c’est cela notre quotidien.

Nous avons perdu notre père, il y a un an, des suites d’une longue et grave maladie, à l’époque nous avons mendié notre propre argent pour pouvoir payer son traitement lourd et coûteux.

Je ne souhaite pas perdre mon frère, je veux que justice soit faite.
Free Sami!

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