Aujourd’hui
dans le journal El Maghreb une grande interview de Ziad Miled en 3 pages. Une
énorme nième perte pour Ettakatol qui se prive la des services d’un homme qui a
toujours dit que la troïka ne pouvait fonctionner sans une "architecture
politique" car c'est "un mariage sans amour" et dont la majeure
insuffisance de cette troïka est l'absence d'un programme de coalition signé
publiquement et approuvé par les bases des différents partis formant la
coalition ainsi que la détermination des mécanismes qui permettent a l'instance
de l'Etat de fonctionner et notamment le fait que le chef du gouvernement se
devait d'avoir dans son cabinet un représentant de chaque parti qui soit le
lien entre le gouvernement et les partis plutôt que cette commission de coordination
qui prends des décisions notamment dans les désignations, dont l'application
par le chef du gouvernement est différente. La faible taille de Ettakatol dans
la coalition aurait pu être compensée par un meilleur "flair
politique" et une anticipation des événements, comme entre autres, quand
il a fallu négocier avec les autres partis suite a la crise du 23 octobre, la
ou Ettakatol, par manque de ressources humaines, après ce déferlement de
départs que le parti a toujours marginalisé et parce que ce sont toujours les
mêmes qui veulent tout faire (alors qu'ils sont partisans), ne se sont pas rapprochés
des partis démocratiques, cédant ainsi le pas a Ennahdha et du coup ont perdu
une chance historique d'atténuer la crise. Il dit dans son interview comment les
portefeuilles ministériels pour Ettakatol changeaient chaque jour et que le
choix des ministres n'a pas été fait sur une base consensuelle avec les
différentes structures du parti, ce qui ne donne de ce fait aucune cohésion
entre les ministres et les militants du parti d’une part et poussent ainsi
plusieurs a choisir de s'en aller devant cet esprit de fonctionnement, encore
une fois, non démocratique d’autre part. Il explique que son départ a été très
longuement réfléchi et que devant le choix cornélien qui consiste à se dire
s'il fallait quitter sa ville et perdre ainsi des amis ou quitter sa campagne
et ainsi se déraciner, il a choisi la première option. Car Zied est au
Ettakatol enraciné dans les valeurs originelles du parti, lesquelles valeurs
ont été bafouées et perdues ajouté au fait que le quotidien était devenu très
ennuyant au sein du parti, la visibilité inexistante et la crédibilité
totalement perdue. Le déclic final ayant été le dernier conseil national du
parti ou au lieu que le conseil national ne débatte de la situation du pays, du
rôle joué par les ministres du parti et de la critique interne, la direction du
parti a choisi de discuter du sondage de l'IRI qui donnait de bons résultats a
Ettakatol. Certains penseront que ce départ vient un peu tardivement, mais Zied
qui fait partie de ceux qui pensent qu'il fallait faire une coalition
gouvernementale, a mené sa mission jusqu'au bout et s'en est allé, alors que
cela faisait très longtemps qu'il voulait le faire, au moment ou la commission
de coordination dont il est membre allait commencer a traiter des problèmes de
la constitution, et pour lui, ce sujet ne peut faire l'objet d'accords
préalables et aucune concession. Il conclu en disant que pour l’avenir, ce qui
l'intéresse c'est de continuer a défendre les libertés et que la page Ettakatol
est tournée mais non déchirée. Pendant ce temps et a la page suivante du
journal, nous avons une photo d'un Ben Jaafar enfoncé dans le fauteuil du Bey
de Tunis dans un profond sommeil. Certains disent que pour devenir star, il
suffit de quitter Ettakatol, mais ces gens la ne sont rien d'autres que des
idiots-opportunistes qui n'ont jamais rien compris a la politique et qui
adoptent, comme le fait le parti d'ailleurs, la politique de l'Autruche. Le départ
de Ziad Miled avec le départ des 10 autres députés, les démissions en masse des
différentes structures du parti et des cadres qui ont fait que Ettakatol se
transforme de parti de résistance, en parti de masse et capable de se
positionner pour gouverner sonne t-il la fin de Ettakatol? Oui et non à mon
avis, car Ettakatol possède encore une chance de se retrouver une santé. Mais hélas,
plus personne au sein du restant du, de ce parti n'est capable aujourd'hui de
le faire
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