samedi 27 juin 2015

Pour faire la guerre, il faut avoir le coeur gros

Et si nous affrontions notre dure réalité :
Le President de la République l'a dit, le chef du gouvernement aussi : Le pays est en guerre contre le terrorisme.
Qui dit guerre, dit des efforts supplémentaires pour recruter, former et équiper les différents corps securitaires et militaires
Il se trouve que depuis 3 ans, nous empruntons pour manger, pour payer les salaires.
Il se trouve que des l'année prochaine, nous allons commencer a rembourser de grosses annuités de nos crédits pris ça et la
Effort de guerre pour un pays lourdement endetté, c'est reporter tous les choix économiques en termes de développement a plus tard. L'urgence étant de rester en vie .
Pas de développement, pas d'investissements publics et privés, c'est encore de la misère, encore des gens laissés pour compte et encore des proies faciles a recruter pour semer la terreur et tuer.
Le tourisme qui rapporte 3,5 milliards ne rapportera pas grand chose cette année
Le phosphate on le sait déjà
La croissance qui devait se situer aux alentours de 1% risque de se transformer en récession pour 2015 et certainement 2016
Hier, lors d'un rebat télévisé ou l'on demandait une paix sociale, Samir Cheffi​ secrétaire adjoint de l'UGTT est intervenu pour dire en gros, faites ce que vous voulez, mais pas nous. Nous avons des revendications et nous continuerons a les porter haut
Si je comprend que les gens ont des revendications légitimes, je saisi mieux le fait que le pays est sur les rotules et que si tous les efforts ne sont pas mis ensemble et orientés dans le même sens, celle de sauver ce qui peut encore l'etre, si nous pouvons encore le sauver. Ce sur quoi j'émet personnellement de grosses réserves.
Qui va investir en ces temps si durs. Celui qui a de l'argent et au vu de la situation va préférer les économiser pour des jours encore plus durs.
Notre pain noir, on commence a le manger et Bardo comme Sousse nous ont montre combien nous étions fébriles
Nos chances de nous relever sont faibles mais elles ne sont pas inexistantes .
L'égoïsme et les calculs court termistes nous mèneront vers le néant .
Les mesures prises par le chef du gouvernement, même si elles sont bonnes, ne sont pas suffisantes et on voit bien qu'il a du tenir compte des équilibres politiques.
Or quand on est en guerre, on ne calcule pas, on cherche juste a abattre l'adversaire et pas tous les moyens.
Les mesures du chef du gouvernement ne sont pas des mesures guerrières, elles sont assez timides et certaines ne seront même pas mises en place car le chef du gouvernement dépend de 4 partis et il est incapable, dans la situation actuelle, de prendre de grosses décisions sans trouver le consensus entre Nidaa et Ennahdha. Il ne peut même pas remplacer un ministre sans l'aval du quartet et les quotas qui ont été alloues a chaque parti du quartet
La verite la voici et la société civile comme le peuple qui ont conduit le processus se doivent de prendre conscience de cela en soutenant fortement le gouvernement pour qu'il ait les coudées franches.
Habib Essid le sait, s'il prend des mesures qui vont a l'encontre des intérêts des partis les plus puissants, il risque une motion de censure
C'est le tort de notre système politique actuel qui en théorie consacre la démocratie mais qui empêche un gouvernement en guerre d'agir librement
La guerre est déclarée, elle est avouée et nous nous devons de l'affronter
Nous ne pourrons pas l'éviter, mais nous pourrons l'écourter si le gouvernement avait les moyens de ses politiques
Préparons nous au plus dur, mais soyons forts et solidaires
Stigmatisons tous ceux qui veulent nuire au pays et a son devenir, au devenir de nos enfants
Désolé d'etre aussi pessimiste, mais c'est mon ressentiment et je voulais le partager avec vous


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire