Message
aux miens
Entre
2011 et 2014, le pays était aux mains de gens qui nous semblaient être venus
d’ailleurs
Ceux
qui gouvernaient, devaient leurs portefeuilles ministériels au nombre d’années
passés en prison
La
violence était le lot quotidien et l’intimidation l’arme fatale
La
police a été infiltrée et par milliers, d’anciens prisonniers ont envahi
l’administration
Les
attaques contre les forces de l’ordre, l’armée et tout ce qui représentait
l’Etat étaient légion
Deux
assassinats politiques furent même perpétrés
Alors,
on est sorti de nos gongs, on a occupé la rue et on a juré par les grands Dieux
que nous gommerions ces démons qui veulent nous faire vivre à l’âge de pierre
On a
promis la croissance, le bien-être et la bonne gouvernance a ceux qui voulaient
bien croire en nous
On a
fait rêver les tunisiens et surtout les tunisiennes en leur promettant une
Tunisie ou il fait bon vivre
Si
nous avons fait des efforts considérables dans la lutte contre le terrorisme,
si nous avons redonné au ministère de l’intérieur ses lettres de noblesses et
si notre armée et notre garde nationale ainsi que l’ensemble de nos services de
sécurité se sont remis a travailler dans le silence et avec une grande
efficacité, nous avons échoué dans tout le reste
Plus
de 3 ans après, nous avons affaibli l’ISIE, nous n’avons pu tenir les élections
municipales a leurs dates prévues, nous avons eu beaucoup de mal a installer le
conseil supérieur de la magistrature et ne sommes pas en mesure d’installer le
conseil constitutionnel qui devient objet de convoitises entre nous et notre
ennemi d’hier devenu notre associé et notre partenaire aujourd’hui
Au
nom du compromis, nous n’avons fait aucun effort pour que soit élucidé
l’horrible crime commis contre Chokri Belaid,
Au
nom du compromis, nous avons fait de notre chambre des représentants du peuple
une boite d’enregistrement si ce n’est par moments un ring de boxe honteux
Au
nom du compromis, nous avons accepté que l’impunité règne et que certains soient devenus intouchables
Quel
est notre bilan aujourd’hui ?
Nos
écoles sont dans un état de délabrement total et nos élèves vivent au rythme
des grèves et de la privation des notes
Nos
hôpitaux sont devenu des lieux indignes et où se soigner risque d’être
dangereux
Notre
administration, jadis notre fierté, est à l’arrêt
Notre
monnaie ne vaut plus rien
Le
chômage augmente, l’investissement est à l’arrêt et les patrons comme les
employés sont mécontents
Last
but not least, nous voilà figurant dans des listes noires qui nous associent a
des pays finançant le terrorisme et favorisant le blanchiment d’argent
Le
parti que nous avons créé et que les tunisiens, par centaines de milliers ont
suivi, s’est vidé de ses militants qui se sont fait remplacés par ceux qui hier
se planquaient attendant leur heure
Aujourd’hui,
le pays est dans une situation des plus désastreuses, le moral des tunisiens
est au plus bas et personne n’est capable de dire où nous allons
Nous
avons nommé un premier chef du gouvernement auquel nous avons voulu imposer des
choix et quand il les a refusé, on l’a humilié et trainé dans la boue
Nous
avons ensuite désigné un second chef du gouvernement, issu de nos rangs, auquel
on a imposé au moins le tiers de son gouvernement ainsi que ses conseillers le
plus proches. De crainte qu’il ne prenne la grosse tête, nous lui avons imposé
une équipe qui a signé le pacte de Carthage pour surveiller ses moindres faits
et gestes et lui faire sentir qu’a tout moment nous pouvions l’éjecter
Plus
des 2/3 de notre mandat après, force est de constater que nous avons
lamentablement échoué
Plus
des 2/3 de notre mandat après, force est de constater que nous avons renforcé
notre ennemi d’hier qui nous a laissé les ministères leur préférant les postes
clés dans l’administration mais en même temps lui cédant la technologie, la
coopération internationale et des pans entiers de la finance du pays
Alors
que notre bilan est des plus mauvais, nous nous acharnons aujourd’hui a vouloir
gagner les élections municipales, main dans la main et encore une fois, avec
notre ennemi d’hier qui partage avec nous ce triste bilan mais qui s’en soucie
moyennement puisque son projet est plutôt moyen termiste et qu’il pourra
toujours se prévaloir de ne pas être directement aux commandes
Quel
est notre intérêt ? Que cherchons nous ? Qu’allons nous faire avec
une Tunisie qui agonise ? Pourquoi tant de nombrilisme ?
N’est-il
pas venu le temps pour que nous assumions notre rôle et que nous jouions le
jeux véritable de la démocratie en assumant seuls nos responsabilités ?
N’est-il
pas venu le temps de laisser le chef du gouvernement choisir son équipe, faire
ses choix et rendre compte au peuple de son action?
N’est-il
pas venu le temps de penser vraiment au pays et seulement a l’intérêt suprême
de la nation ?
La
Tunisie va mal. Le peuple souffre et voit son rêve d’une Tunisie démocratique, prospère
et où il fait bon vivre s’évanouir
Et
nous en sommes les premiers responsables
J’ai
milité personnellement au sein de Nidaa et ce parti je continue a lui
appartenir même si je m’oppose totalement a sa ligne de conduite
Je
me sens aussi responsable de ce grand échec par les promesses faites et non
tenues
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