samedi 24 mars 2018

Message aux miens


Message aux miens

Entre 2011 et 2014, le pays était aux mains de gens qui nous semblaient être venus d’ailleurs
Ceux qui gouvernaient, devaient leurs portefeuilles ministériels au nombre d’années passés en prison
La violence était le lot quotidien et l’intimidation l’arme fatale
La police a été infiltrée et par milliers, d’anciens prisonniers ont envahi l’administration
Les attaques contre les forces de l’ordre, l’armée et tout ce qui représentait l’Etat étaient légion
Deux assassinats politiques furent même perpétrés 
Alors, on est sorti de nos gongs, on a occupé la rue et on a juré par les grands Dieux que nous gommerions ces démons qui veulent nous faire vivre à l’âge de pierre
On a promis la croissance, le bien-être et la bonne gouvernance a ceux qui voulaient bien croire en nous
On a fait rêver les tunisiens et surtout les tunisiennes en leur promettant une Tunisie ou il fait bon vivre
Si nous avons fait des efforts considérables dans la lutte contre le terrorisme, si nous avons redonné au ministère de l’intérieur ses lettres de noblesses et si notre armée et notre garde nationale ainsi que l’ensemble de nos services de sécurité se sont remis a travailler dans le silence et avec une grande efficacité, nous avons échoué dans tout le reste
Plus de 3 ans après, nous avons affaibli l’ISIE, nous n’avons pu tenir les élections municipales a leurs dates prévues, nous avons eu beaucoup de mal a installer le conseil supérieur de la magistrature et ne sommes pas en mesure d’installer le conseil constitutionnel qui devient objet de convoitises entre nous et notre ennemi d’hier devenu notre associé et notre partenaire aujourd’hui
Au nom du compromis, nous n’avons fait aucun effort pour que soit élucidé l’horrible crime commis contre Chokri Belaid,
Au nom du compromis, nous avons fait de notre chambre des représentants du peuple une boite d’enregistrement si ce n’est par moments un ring de boxe honteux
Au nom du compromis, nous avons accepté que l’impunité règne  et que certains soient devenus intouchables
Quel est notre bilan aujourd’hui ?
Nos écoles sont dans un état de délabrement total et nos élèves vivent au rythme des grèves et de la privation des notes
Nos hôpitaux sont devenu des lieux indignes et où se soigner risque d’être dangereux
Notre administration, jadis notre fierté, est à l’arrêt
Notre monnaie ne vaut plus rien
Le chômage augmente, l’investissement est à l’arrêt et les patrons comme les employés sont mécontents
Last but not least, nous voilà figurant dans des listes noires qui nous associent a des pays finançant le terrorisme et favorisant le blanchiment d’argent
Le parti que nous avons créé et que les tunisiens, par centaines de milliers ont suivi, s’est vidé de ses militants qui se sont fait remplacés par ceux qui hier se planquaient attendant leur heure
Aujourd’hui, le pays est dans une situation des plus désastreuses, le moral des tunisiens est au plus bas et personne n’est capable de dire où nous allons
Nous avons nommé un premier chef du gouvernement auquel nous avons voulu imposer des choix et quand il les a refusé, on l’a humilié et trainé dans la boue
Nous avons ensuite désigné un second chef du gouvernement, issu de nos rangs, auquel on a imposé au moins le tiers de son gouvernement ainsi que ses conseillers le plus proches. De crainte qu’il ne prenne la grosse tête, nous lui avons imposé une équipe qui a signé le pacte de Carthage pour surveiller ses moindres faits et gestes et lui faire sentir qu’a tout moment nous pouvions l’éjecter
Plus des 2/3 de notre mandat après, force est de constater que nous avons lamentablement échoué

Plus des 2/3 de notre mandat après, force est de constater que nous avons renforcé notre ennemi d’hier qui nous a laissé les ministères leur préférant les postes clés dans l’administration mais en même temps lui cédant la technologie, la coopération internationale et des pans entiers de la finance du pays
Alors que notre bilan est des plus mauvais, nous nous acharnons aujourd’hui a vouloir gagner les élections municipales, main dans la main et encore une fois, avec notre ennemi d’hier qui partage avec nous ce triste bilan mais qui s’en soucie moyennement puisque son projet est plutôt moyen termiste et qu’il pourra toujours se prévaloir de ne pas être directement aux commandes
Quel est notre intérêt ? Que cherchons nous ? Qu’allons nous faire avec une Tunisie qui agonise ? Pourquoi tant de nombrilisme ?
N’est-il pas venu le temps pour que nous assumions notre rôle et que nous jouions le jeux véritable de la démocratie en assumant seuls nos responsabilités ?
N’est-il pas venu le temps de laisser le chef du gouvernement choisir son équipe, faire ses choix et rendre compte au peuple de son action?
N’est-il pas venu le temps de penser vraiment au pays et seulement a l’intérêt suprême de la nation ?
La Tunisie va mal. Le peuple souffre et voit son rêve d’une Tunisie démocratique, prospère et où il fait bon vivre s’évanouir
Et nous en sommes les premiers responsables
J’ai milité personnellement au sein de Nidaa et ce parti je continue a lui appartenir même si je m’oppose totalement a sa ligne de conduite
Je me sens aussi responsable de ce grand échec par les promesses faites et non tenues








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