jeudi 28 décembre 2017

7 ans après, certains veulent une révolution et certains rêvent d’un mauve glorieux.

Il y a 7 ans, Ben Ali passait ses vacances a Dubaï. Sa famille régnait sur le pays en maitres absolus.
Les mouvements de protestation ne semblaient pas encore trop l'inquiéter et les islamistes considérés comme les pires ennemis de la République. 
7 ans après, Rached Ghanouchi, bombant le torse, en compagnie de son confrère Rajeb Tayyip Erdogan, rentrait au palais de Carthage pour une réunion en tête a tête dans cette demeure qui a pestiféré les islamistes, les considérant comme ennemis de la République pendant plus de 50 ans.
Le départ de Ben Ali, un 14 Janvier 2011, avait soufflé un vent d'espoir sur le pays. Enfin libres!
7 ans après où en sommes nous?
Les islamistes ont mis leurs costumes, se sont rasés la barbe, refait un lifting et mis leurs plus belles cravates pour donner l'air d'avoir changé
Ils ont gagné de premières élections et cohabitent suite à de secondes élections. Elections qui de l'avis de tous, s'étaient déroulées dans un environnement démocratiques et dont personne n'a contesté les résultats 
Sans eux, rien ne se fait. Hier traités de tous les noms, ils sont devenu de véritables partenaires du pouvoir, de la stabilité et l'instabilité du pays.
Ils ont mis en place, grâce a une ARP totalement acquise, un système politique hybride qui ne permet a personne de gouverner confortablement. Quelque soient les résultats des différentes élections, ils obtiendront toujours ce score minimal qui leur permettra de bloquer toutes les institutions de l'Etat si jamais ils se sentaient menacés.
7 ans après, le pays qui a changé d'autant de gouvernements en ce laps de temps que quasiment durant toute l'histoire du pays, se débat dans une crise économique et politique sans précédent 
Ennahdha, encore elle, ne s'est pas contenté de contrôler l'assemblée, mais s'est associée a son ennemi d'hier, l'affaiblissant et l'éloignant de ses bases et de son vivier de compétences 
Nidaa hier victorieux et portant les espoirs de centaines de milliers de tunisiennes et tunisiens, devient aujourd'hui leur cauchemar 
Le parti du Président de la République ayant réussi a réunir toutes les composantes du pays, s'est disloqué et a enfanté une infinité de petits partis, dont les leaders sont ,pour la plus part, juste imbus de leurs personnes et n'ont rien a proposer de véritablement utile au pays. 
Le Dinar s'est dégradé de façon exponentielle, atteignant la barre de 3 par rapport à l’Euro.
Le Tunisien moyen souffre. Il a de plus de plus de mal a boucler ses fins de mois et les performances des gouvernements successifs se limitent a leurs capacités a emprunter de l'argent pour payer leurs salaires et boucler leurs budgets.
La Tunisie, a été jusqu'a être classée pays paria par ses partenaires européens.
Certains, dont je fais parti, diront que nous avons gagné la liberté, que nos médias peuvent dire ce qu'ils veulent sans craindre la foudre de Carthage et que tout un chacun est en droit d'exprimer, boycotter ou condamner. 
A quel prix avons acquis cette liberté qui nous est si chère ?
Aurons nous les moyens de nous en sortir?
Nous l'espérons beaucoup.
Mais nous savons aussi, que dans le court, moyen et long terme, outre le fait que nous avons du mal a créer de la richesse, le peu qu'on en créera, nous le consacrerons à payer nos dettes.
Nous savons aussi, que notre système d'éducation devient de plus en plus médiocre, et que la génération a venir risque d'être la pire de celles que le pays a enfanté.
Que nous reste-t-il à faire ?
D’abord, casser cette alliance Ennahdha/ Nidaa qui ne profite qu’a une poignée de personnes dont les intérêts sont connus que cela en termes de business ou pour échapper à la justice.
Que ceux qui ont gagné les élections assument leurs responsabilités et gouvernent, que ceux qui sont arrivés seconds, jouent leur rôle au sein de l’assemblée et deviennent une vrai opposition constructive.
Que les syndicats, se rendent compte de la situation catastrophique du pays et acceptent que des entreprises boiteuses soient vendues et que les revendications ne dépassent pas les capacités actuelles du pays.
Que la loi soit appliquée sur ceux qui n’ont pas remboursé leurs dettes à l’Etat lors des dernières élections afin que le nombre de partis diminue et que ceux qui restent et qui portent les mêmes idéologies fusionnent entre eux.
Que certains medias fassent preuve d’une plus grande maturité et que outre le fait qu’ils sont en droit de chercher le sensationnel pour gagner leurs vies, tiennent eux aussi compte de la fragilité du pays et de son contexte particulier.
Que nous nous remettions au travail de manière sérieuse et que nous projetons dans un horizon 2030 avec des plans d’actions et une vision pour cette période. 
Car je le pense et j’en suis convaincu, a court termes, le pays va aller très mal dans la gestion de son quotidien et qu’il est indispensable de se projeter plus loin pour espérer s’en sortir
7 ans après, certains veulent une révolution et certains rêvent d’un mauve glorieux.
Ni le passé ne reviendra, ni révolution sans esprit laborieux et une vrai reforme de notre système éducatif ne réussira
Soyons conscients de ce qui se passe. 
Bonne et heureuse année

mardi 17 octobre 2017

Mise au point

Mise au point :
Depuis 2011, je me suis engagé très fortement pour la chose publique
Mon engagement a fait que j’ai porté des commentaires et des avis parfois violents à l’encontre de politiques en fonction.
Mes prises de position n’ont jamais été personnelles.
Beaucoup ou presque tous ceux  que j’ai eu à critiquer sont par ailleurs des connaissances ou des personnes avec lesquelles j’ai mené un combat politique ou un combat pour les libertés, hormis les islamistes et ceux du CPR et dérivés avec lesquels je ne partage rien.
Certains de mes coups de gueules, ont heurté la sensibilité de ceux que j’ai critiqué et ont surtout heurté la sensibilité de leurs proches.
Je tiens à préciser, que j’ai toujours tenté de m’attaquer à la fonction et pas à la personne.
Le fait que mes publications aient une grande portée, ce que j’écris peut en effet aller au delà de ce que je pense.
Je n’ai fait que m’engager par amour pour ma patrie et car je tiens à la réussite de notre processus démocratique aujourd’hui en grand danger.
Que ceux, et en particulier les proches de ceux que j’ai pu heurter, trouvent ici l’expression de ma parfaite considération de leurs ressentiments et qu’ils comprennent que je n’ai rien contre ceux que je critique.
Je continuerai à le faire, avec certes davantage de mesure, de réserve et de pragmatisme.
Ma plume est libre.
Mon verbe est libre.
Respect je me dois d’avoir pour ceux que je critique .
Vive la Tunisie.
Et bonne réussite à notre processus démocratique

vendredi 13 octobre 2017

L'essentiel de l'intervention de Youssef Chahed du 12 Octobre 2017

L’essentiel de l’interview de Youssef Chahed avec Myriam Belkadhi (qui a bien conduit son interview. Elle a tellement bien conduit l’interview qu’elle a décrispé Chahed au fur et à mesure de l’entretien)
- nous avons donné des instructions claires afin de déterminer les responsabilités dans l’accident de l’embarcation qui s’est faite heurté par le bateau militaire 
- le gouvernement d’union nationale est le fruit d’une réflexion qui a constaté notre réussite dans le processus démocratique mais l’échec du processus social et économique 
- notre programme à un double objectif . Pousser la croissance et entamer les réformes avec un nouveau modèle de développement . La politique c’est une vision, des chiffres, des objectifs et des résultats 
- pour atteindre les objectifs que nous avons présenté nous avons besoin d’une triple stabilité, sécuritaire, sociale et politique 
- nous avons établi un programme qui nous permet de nous dégager du FMI à l’horizon 2020. Si nous réussissons notre programme nous emprunterons moins et réduirons les déficits
- je suis étonné du comportement de présidents de partis qui parlent d’une loi des finances qu’ils n’ont pas vu 
- il n’y aura pas de pression fiscale supplémentaire mais une orientation différente de la fiscalité dans un objectif d’une meilleure équité 
- l’économie de rente doit contribuer davantage dans l’économie. Nous avons des entreprises qui ne payent que 70 DT d’impôts par an. Nous allons limiter la taxation forfaire 
- nous devons rétablir la justice sociale . Que chacun ait les mêmes chances d’accès à la santé, le logement ..
- nous allons réduire les autorisations pour que les gens travaillent et investissent , pousser davantage les PPP avec une sorte de titre III de l’ordre de 5.2 millions de dinars 
- nous allons limiter les subventions . Le sucre par exemple, le carburant pour les yachts . Nous devons orienter la compensation vers ceux qui en ont besoin
- les déficits des caisses sociales sont importantes et nous nous attelons à les réduire par des mesures concrètes 
- nous allons établir la carte de la pauvreté afin de mieux orienter les subventions 
- nous allons nous désengager de certaines entreprises publiques 
- les moteurs de la croissance sont l’investissement et l’export. Tout tunisien qui crée des entreprises et crée de l’emploi n’importe où dans le pays, sera exonéré d’impôts pendant 3 ans 
- toute entreprise qui emploiera des jeunes dans les régions défavorisés sera exonérée des cotisations sociales 
- nous allons accompagner les entreprises qui ont besoin de se restructurer afin qu’elles ne ferment pas 
- nous ne pouvons arrêter l’importation, nous entreprenons des mesures pour la limiter, ce dont on a besoin c’est l’exportation 
- nous allons mettre l’entreprise exportatrice au cœur de notre projet économique 
« - petit clin d’œil à Hamma Hammami « 
- nous sommes le seul gouvernement qui est en train de combattre la corruption . Nous n’arrêtons pas cette guerre . Pas plus tard que hier nous avons arrêté 14 hauts cadres. Nous ne reculerons pas dans notre guerre contre la corruption. Nous avons mis les moyens pour cela et pour les juges et par des lois et par une plus grande proximité de la justice du citoyen. Nous allons procéder à la digitalisation de l’économie 
- nous allons poursuivre la mafia. Nous avons arrêté les caïds mais les autres vont suivre. Nous irons les chercher 
- nous ne ferons pas marche arrière. C’est soit l’état soit la corruption. Nous avons fait notre choix 
- nous devons composer avec le système politique que nous avons. 
- les partis politiques se doivent d’être plus proches du citoyen partout dans le pays. Je rencontre assez souvent les partis politiques afin qu’ils soient informés et soient des relais dans les régions 
- j’ai d’excellentes relations avec le président de la République. Je le consulte assez souvent vu son expérience politique. Je suis un chef du gouvernement qui exerce ses prérogatives dans le cadre dans la constitution 
- Mehdi Jomaa n’a laissé aucun programme sans quoi on ne serait pas aujourd’hui dans les bras du FMI
- À ce jour la classe politique et en particulier l’opposition, n’a rien proposé de constructif . Nous voulons une classe politique différente et un discours différent 
- je voulais que les municipale se déroulent en 2017. J’ai mis tous les moyens pour ce faire.
- le congrès de Nidaa Tounes est une bonne chose . J’espère qu’il sera bien organisé . Je ne pense pas être candidat. Je suis pris par mon travail 
- concernant l’affaire du « bisou » je ne veux commenter une décision de justice . Par contre il y a des lois relatives aux libertés individuelles que nous devons revoir 
- aux membres de mon gouvernement je dis nous n’avons pas le droit de reculer. Je le leur ai dit. Ils doivent prendre des décisions et aller sur le terrain 
- à l’opposition et la classe politique en général je dis , soyez davantage responsables 
- au peuple tunisien je dirai que la situation est certes difficile mais nous devons rétablir la culture du travail. Le pays possède ce qu’il faut pour se redresser, la femme, les cerveaux .... l’avenir ne pourra qu’être pour nous
#Go_Jo